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enfantement - enchantement

Il est des moments d’une vie qui se détachent du flux des événements qui la composent. Le moment où la vie se dédouble, où notre vie se prolonge dans celle d’un autre être. C’est un instant. La force de cet instant, qu’il imprimera dans notre mémoire, tient à son caractère non pas inattendu mais surprenant : quand ? comment ? où ? 

C’est l’instant de la dépossession, du lâcher prise, celui où d’autres mains agissent sur nous. C’est l’instant de la perte de contrôle. Le savoir-faire est entre d’autres mains. Et si Aristote écrit, dans Les Parties des animaux, que « ce n’est pas parce qu’il a des mains que l’homme est le plus  intelligent des êtres, mais parce qu’il est le plus intelligent des êtres qu’il a des mains », il semble toutefois nécessaire de relativiser cette puissance. « Car [ajoute Aristote] la main devient griffe, serre, corne ou lance ou épée ou toute autre arme ou outil. Elle peut être tout cela, parce qu’elle est capable de tout saisir et de tout tenir ». 

 

La main est ici l’incarnation de l’autre, d’un autre, d’un inconnu. C’est une main sans visage. C’est une main technicienne. C’est une main outil. Cette main n’est pas plus humaine que les autres outils avec lesquels elle travaille. Car oui, il s’agit ici de travail, d’un travail qui nécessite la plus grande habilité, le plus grand des savoir-faire car l’issue n’est jamais acquise : il y a suspens.

Technique / 

Crayons

de couleur + feutres + graphite + transfert + aquarelle

 

Dimensions / 

40x60 cm

Année / 

2017

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